Homme au masque de fer
L’homme au masque de fer est l'un des prisonniers les plus fameux de l'histoire française. Le mystère entourant son existence, ainsi que les différents films et romans dont il a fait l'objet, n'ont cessé d'exciter les imaginations.
Le point de départ de l'affaire est la mort, le à la Bastille, au terme d'une longue captivité, d'un prisonnier dont nul ne connaissait le nom ni le motif de l'incarcération. Il aurait été enterré dans le cimetière de l'église Saint-Paul sous le nom de Marchiali, bien que d'autres sources indiquent les noms de Marchioly, ou Marchialy et avec une fausse indication d'âge. Sur cette base, l'histoire a été considérablement amplifiée, la légende y a ajouté force détails, et la politique s'en est emparée, l'Homme au masque de fer devenant, sous la plume de Voltaire, un symbole de l'absolutisme monarchique. Selon certaines sources, ce serait même une totale invention de cet écrivain pour discréditer la monarchie absolue, puisqu'en réalité, masquer avec un loup — non un masque de fer, qui entrainerait rapidement une septicémie — des prisonniers détenant des secrets d'État ou considérés comme nuisibles à celui-ci, était une pratique courante à l'époque.
Les faits historiques
Le , en plein règne de Louis XIV, une gazette manuscrite janséniste, qui se lisait sous le manteau, informait ses lecteurs qu'un officier, M. de Saint-Mars, avait conduit « par ordre du roi » un prisonnier d'État au fort de l’île Sainte-Marguerite, en Provence. « Personne ne sait qui il est ; il y a défense de dire son nom et ordre de le tuer s'il l'avait prononcé ; celui-ci était enfermé dans une chaise à porteurs ayant un masque d'acier sur le visage, et tout ce qu'on a pu savoir de Saint-Mars était que ce prisonnier était depuis de longues années à Pignerol, et que les gens, que le public croient mort, ne l'est pas. »
Par la suite, le 29 septembre 1698, une autre gazette annonçait que « M. de Saint-Mars, qui était gouverneur des îles de Saint-Honorat et de Sainte-Marguerite, est arrivé ici depuis quelques jours pour prendre possession du gouvernement de la Bastille, dont il a été pourvu par Sa Majesté. »
Le 3 octobre, la même gazette rajoutait que « M. de Saint-Mars a pris possession du gouvernement de la Bastille, où il a fait mettre un prisonnier qu'il avait avec lui, et il en a laissé un autre à Pierre-en-Cise, en passant à Lyon. »
La seconde mention qui ait été faite du prisonnier au masque de fer se trouve dans un petit livre anonyme : Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Perse (Amsterdam, 1745, in-12), qui n'est qu'une satire des intrigues politiques et galantes de la cour de Louis XIV, sous des noms persans. On y raconte une visite du régent à un prisonnier d'État masqué. Ce prisonnier, transféré de la citadelle d'Ormus (îles Sainte-Marguerite) dans celle d'Ispahan (la Bastille), n'est autre que le comte de Vermandois, fils de Louis XIV et Louise de La Vallière, incarcéré pour avoir donné un soufflet au dauphin, et qu'on avait fait passer pour mort de la peste. « Le commandant de la citadelle d'Ormus, disent ces Mémoires, traitait son prisonnier avec le plus profond respect; il le servait lui-même et prenait les plats à la porte de l'appartement des mains des cuisiniers, dont aucun n'avait jamais vu le visage de Giafer (le comte de Vermandois). Le prince s'avisa un jour de graver son nom sur le dos d'une assiette avec la pointe d'un couteau. Un esclave, entre les mains de qui tomba cette assiette, crut faire sa cour en la portant au commandant, et se flatta d'en être récompensé; mais ce malheureux fut trompé dans son espérance, et l'on s'en défit sur-le-champ, afin d'ensevelir avec lui un secret d'une si grande importance. Giafer resta plusieurs années dans la citadelle d'Ormus. On ne la lui fit quitter, pour le transférer dans celle d'Is-pahan, que lorsque Cha-Abbas (Louis XIV), en reconnaissance de la fidélité du commandant, lui donna le gouvernement de celle d'Is-pahan qui vint à vaquer. On prenait la précaution, autant à Ormus qu'à Ispahan, de faire mettre un masque au prince lorsque, pour cause de maladie ou pour tout autre sujet, on était obligé de l'exposer à la vue. Plusieurs personnes dignes de foi ont affirmé avoir vu plus d'une fois ce prisonnier masqué, et ont rapporté qu'il tutoyait le gouverneur qui, au contraire, lui rendait des respects infinis. » (extrait de l'article Le masque de fer dans le Grand dictionnaire universel du ⅪⅤe siècle, tome 10, page 1304).
C'est Voltaire qui va lancer la légende en consacrant à l'« homme au masque de fer » une partie du chapitre XXV du Siècle de Louis XIV publié en 1751. Affirmant que le personnage a été arrêté en 1661, année de la mort de Mazarin, il est le premier à mentionner le détail, propre à exciter l'imagination, du « masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur le visage » en ajoutant : « On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. » Il affirme également que le prisonnier était traité avec des égards extraordinaires, qu'on faisait de la musique dans sa cellule et que : « Son plus grand goût était pour le linge d'une finesse extraordinaire et pour les dentelles. » En 1752, la réédition du Siècle de Louis XIV ajoute l'anecdote de l'assiette d'argent sur laquelle le prisonnier inscrit son nom et qu'il lance par la fenêtre de la prison ; retrouvée par un pêcheur illettré, ce dernier l'aurait rapportée au gouverneur qui lui aurait dit, après s'être assuré qu'il n'avait pu déchiffrer l'inscription : « Allez, vous êtes bien heureux de ne pas savoir lire. »
Trente-quatre ans de détention
Pour s'en tenir aux faits avérés, le est mort à la Bastille un prisonnier ainsi mentionné sur le registre d'écrou de la prison, tenu par le lieutenant Étienne du Junca :
« Du même jour, lundy 19 novembre 1703, ce prisonnier inconnu, toujours masqué d'un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars, gouverneur, avait amené avecque luy, en venant des illes Sainte-Marguerite, qu'il gardoit depuis longtemps, lequel s'étant trouvé un peu mal en sortant de la messe, il est mort le jour d'hui sur les dix heures du soir [...] et ce prisonnier inconnu gardé depuis si longtemps a été enterré le mardi à quatre heures de l'après-midi, 20 novembre dans le cimetière Saint-Paul, notre paroisse ; sur le registre mortuère on a donné un nom aussi inconnu que M. de Rosarges, major, et M. Reil, chirurgien, qui ont signé sur le registre. » avec cette adjonction en marge : « J'ai appris depuis qu'on l'avoit nommé sur le registre M. de Marchiel, qu'on a payé 40 livres d'enterrement. »
Le registre paroissial de Saint-Paul mentionne pour sa part : « Le 20, Marchioly [ou Marchialy] âgé de quarante-cinq ans environ, est décédé dans la Bastille, duquel le corps a été inhumé dans le cimetière de Saint-Paul sa paroisse, le 20 du présent, en présence de M. Rosage, majeur de la Bastille et de M. Reghle chirurgien majeur de la Bastille qui ont signé. » L'acte a été signé par le R. P. Gilles Le Sourd, docteur en Sorbonne, curé de Saint-Paul. Le maître d'hôtel de l’église paroissiale de Saint Paul à cette date est Pierre Dijou, archer du guet à pied de la ville de Paris.
En 1769, dans son Traité des différentes sortes de preuves qui servent à établir la vérité dans l'histoire, le père Griffet (1698-1771) donnait les précisions suivantes :
« Le souvenir du prisonnier masqué s'était conservé parmi les officiers, soldats et domestiques de cette prison, et nombre de témoins oculaires l'avaient vu passer dans la cour pour se rendre à la messe. Dès qu'il fut mort, on avait brûlé généralement tout ce qui était à son usage comme linge, habits, matelas, couvertures; on avait regratté et blanchi les murailles de sa chambre, changé les carreaux et fait disparaître les traces de son séjour, de peur qu'il n'eût caché quelques billets ou quelque marque qui eût fait connaître son nom.»
Plus d'une cinquantaine d'hypothèses ont été formulées, prétendant livrer l'identité du mystérieux détenu. Certains ont suggéré qu'il s'agissait du duc de Beaufort, cousin germain de Louis XIV, un prince bouillonnant qui participa à plusieurs conspirations contre Richelieu et Mazarin, et qui fut l'un des chefs de la Fronde, avant de se réconcilier avec la monarchie. Pendant longtemps toutefois, trois autres théories ont tenu le haut du pavé. La première voit dans l'homme au masque de fer Nicolas Fouquet, le surintendant des finances, tombé en disgrâce pour avoir osé défier le Roi-Soleil par sa richesse et ses prévarications. Une deuxième hypothèse séduisante concerne le comte Ercole Mattioli, un juriste ambitieux devenu secrétaire d'État du duc de Mantoue. L'hypothèse la plus célèbre reste celle d'un supposé frère clandestin du roi, avancée par Voltaire au XVIIIe siècle. Bien qu'aucune preuve historique ne vienne l'étayer, elle s'appuie sur des faits réels[4].
Le prisonnier était arrivé avec son geôlier, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, fidèle de Louvois et ancien mousquetaire, quand celui-ci devint gouverneur de la Bastille en 1698. Cela est confirmé par une autre entrée du registre d'écrou le 18 septembre 1698 :
« Du jeudi 18 de septembre à trois heures après-midi, monsieur de Saint-Mars, gouverneur du château de la Bastille, est arrivé pour sa première entrée venant de son Gouvernement des îles Sainte-Marguerite et Honnorat, ayant avec lui dans sa litière un ancien prisonnier qu'il avait à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué, dont le nom ne se dit pas [...] lequel prisonnier sera servi par M. de Rosargues, que M. le Gouverneur nourrira ».
Il en ressort que le prisonnier masqué avait suivi Saint-Mars lors de ses mutations successives : à l'île Sainte-Marguerite de Lérins (au large de Cannes), où il était arrivé le 30 avril 1687, et, auparavant, à Exilles, où il fut muté en 1681 et à la forteresse de Pignerol en Piémont, qu'il commanda de 1665 à 1681.
Lors de sa mutation à Exilles, Saint-Mars avait été accompagné de deux prisonniers : « Sa Majesté [...] a trouvé bon de vous accorder le gouvernement d'Exilles […] où elle fera transporter ceux des prisonniers qui sont à votre garde, qu'elle croira assez de conséquence pour ne pas les mettre en d'autres mains que les vôtres » (lettre de Louvois à Saint-Mars du 12 mai 1681). « J'aurai en garde deux merles que j'ai ici, lesquels n'ont point d'autre nom que messieurs de la tour d'en bas » (Saint-Mars à d'Estrades, 25 juin 1681). Ces prisonniers étaient jugés suffisamment importants pour qu'on leur construise, à Exilles, une prison spéciale, aménagements qui retardèrent d'ailleurs de plusieurs mois le transfert.
L'un des deux prisonniers en question décède fin 1686 ou début 1687, juste avant que Saint-Mars soit transféré à Sainte-Marguerite. Le survivant arrive à Sainte-Marguerite le 30 avril 1687 dans une chaise à porteur hermétiquement close par une toile cirée. On lui fait aménager une prison spéciale, donnant sur la mer et à laquelle on n'accède qu'en franchissant trois portes successives.
Le prisonnier était arrivé à Pignerol le 24 août 1669. Dès le 19 juillet, Louvois avait écrit à Saint-Mars à propos du prisonnier qu'il lui envoyait : « il est de la dernière importance qu'il soit gardé avec une grande sûreté et qu'il ne puisse donner de ses nouvelles en nulle manière et par lettre à qui que ce soit […] de faire en sorte que les jours qu'aura le lieu où il sera ne donne point sur des lieux qui puissent être abordés de personne et qu'il y ait assez de portes, fermées les unes sur les autres, pour que vos sentinelles ne puissent rien entendre. Il faudra que vous portiez vous-même à ce misérable, une fois par jour, de quoi vivre toute la journée et que vous n'écoutiez jamais, sous quelque prétexte que ce puisse être, ce qu'il voudra vous dire, le menaçant toujours de le faire mourir s'il vous ouvre jamais la bouche pour vous parler d'autre chose que de ses nécessités ».
En 1691, lorsque Louvois meurt, son fils, Barbezieux, qui lui succède, écrivit à Saint-Mars pour confirmer ces instructions : « Lorsque vous aurez quelque chose à me mander du prisonnier qui est sous votre garde depuis vingt ans, je vous prie d'user des mêmes précautions que vous faisiez quand vous suiviez à M. de Louvois. »
L'Homme au masque de fer était-il réellement masqué ?
Le prisonnier a enflammé les imaginations. En réalité, rien ne permet de penser que le prisonnier était constamment masqué. Il semble plus probable qu'il n'a été astreint à porter un masque que pendant les transferts, pour éviter qu'un passant puisse le reconnaître. Des scientifiques ont par ailleurs expliqué qu'il n'a pas pu porter ce masque constamment pour la bonne et simple raison qu'il aurait entraîné des maladies. De plus il s'agissait d'un homme, donc la repousse des poils aurait eu lieu dans de mauvaises conditions.
Encore le port d'un masque n'est-il véritablement avéré qu'en 1698, lors du transfert à la Bastille : il est mentionné dans le registre d'écrou (voir ci-dessus) ainsi que dans un récit (publié dans l’Année littéraire le 30 juin 1778) de l'étape de Saint-Mars dans son château de Palteau, faite par son petit-neveu :
« En 1698, écrit M. de Palteau, M. de Saint-Mars passa du gouvernement des Isles Sainte-Marguerite à celui de la Bastille. En venant en prendre possession, il séjourna avec son prisonnier à sa terre de Palteau. L'homme au masque arriva dans une litière qui précédait celle de M. de Saint-Mars ; ils étoient accompagnés de plusieurs gens à cheval. Les paysans allèrent au-devant de leur seigneur ; M. de Saint-Mars mangea avec son prisonnier, qui avait le dos opposé aux croisées de la salle à manger qui donnent sur la cour ; les paysans que j'ai interrogés ne purent voir s'il mangeait avec son masque ; mais ils observèrent très bien que M. de Saint-Mars, qui était à table vis-à-vis de lui, avoit deux pistolets à côté de son assiette. Ils n'avaient pour les servir qu'un seul valet-de-chambre (en), qui allait chercher les plats qu'on lui apportait dans l'anti-chambre, fermant soigneusement sur lui la porte de la salle à manger. Lorsque le prisonnier traversait la cour, il avoit toujours son masque noir sur le visage ; les paysans remarquèrent qu'on lui voyait les dents et les lèvres, qu'il était grand et avait les cheveux blancs. M. de Saint-Mars coucha dans un lit qu'on lui avait dressé auprès de celui de l'homme au masque. »
Qui connaissait le secret du masque de fer après 1703 ?
Selon Émile Laloy, auteur du livre Le Masque de fer : Jacques Stuart de la Cloche, l'Abbe Prignani ; Roux de Marsilly (1913), Louis XV est le dernier roi connaissant ce secret.
« Louis XV est le dernier roi auquel la légende attribue la connaissance de ce grand secret : Louis XVI l'ignorait complètement ; son premier ministre, Malesherbes, fit faire des recherches dans les archives de la Bastille pour l'élucider; Chevalier, major de cette prison, en envoya le 19 novembre 1775 le résultat au ministre : il n'avait rien trouvé au-delà de ce qu'on savait déjà.
D'après une tradition communiquée par Mme d'Abrantès à Paul Lacroix, Napoléon aurait désiré vivement connaître le secret de l'énigme. Il ordonna des recherches qui restèrent sans résultat; ce fut en vain que pendant plusieurs années le secrétaire de M. de Talleyrand fureta dans les archives des Affaires étrangères et que M. le duc de Bassano appliqua toutes les lumières de son esprit judicieux à éclaircir les abords de ce ténébreux mystère historique. »
Michel Chamillart, ministre de la guerre en 1703, connaissait aussi ce secret. Son gendre, le duc de La Feuillade, essaya de découvrir ce secret comme l'explique Voltaire.
« M. de Chamillart fut le dernier ministre qui eut cet étrange secret. Le second maréchal de La Feuillade, son gendre, m’a dit qu’à la mort de son beau-père, il le conjura à genoux de lui apprendre ce que c’était que cet homme, qu’on ne connut jamais que sous le nom de l’homme au masque de fer. Chamillart lui répondit que c’était le secret de l’État, et qu’il avait fait serment de ne le révéler jamais. »
Selon l'historien Emmanuel Pénicaut, auteur d'une biographie de Michel Chamillart, « une tradition familiale veut que le secret ait été transmis de père en fils dans la famille Chamillart jusqu'à la mort du dernier porteur du nom, Lionel Chamillart, en 1926. »
Man in the Iron Mask
The Man in the Iron Mask (French: L'Homme au Masque de Fer) is a name given to a prisoner who was arrested as Eustache Dauger in 1669 or 1670 and held in a number of jails, including the Bastille and the Fortress of Pignerol (today Pinerolo, Italy). He was held in the custody of the same jailer, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, for a period of 34 years. He died on 19 November 1703 under the name of Marchioly, during the reign of Louis XIV of France (1643–1715). The possible identity of this man has been thoroughly discussed and has been the subject of many books, as no one ever saw his face because it was hidden by a mask of black velvet cloth.
Writer and philosopher Voltaire claimed that the prisoner wore an iron mask and was the older, illegitimate brother of Louis ⅪⅤ. In the late 1840s, writer Alexandre Dumas elaborated on the theme in the final installment of his Three Musketeers saga: here the prisoner is forced to wear an iron mask and is Louis XIV's identical twin. Dumas also presented a review of the ideas about the prisoner extant in his time (circa 1840) in the chapter "L'homme au masque de fer" of the sixth volume of his Crimes Célèbres.
What facts are known about this prisoner are based mainly on correspondence between his jailer and his superiors in Paris.
The prisoner
- Arrest and imprisonment
-
The earliest surviving records of the masked prisoner are from late July 1669, when Louis XIV's minister the Marquis de Louvois sent a letter to Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, governor of the prison of Pignerol, then part of France. In his letter, Louvois informed Saint-Mars that a prisoner named Eustache Dauger was due to arrive in the next month or so.
Louvois instructed Saint-Mars to prepare a cell with multiple doors, one closing upon the other, which were to prevent anyone from the outside listening in. Saint-Mars himself was to see Dauger only once a day in order to provide food and whatever else he needed. Dauger was also to be told that if he, Dauger, spoke of anything other than his immediate needs he would be killed, but, according to Louvois, the prisoner should not require much since he was "only a valet".
Historians have noted that the name Eustache Dauger was written in a handwriting different from the rest of the text, suggesting that a clerk wrote the letter under Louvois' dictation, while a third party, very likely the minister himself, added the name afterwards.
The man himself was arrested by Captain Alexandre de Vauroy, garrison commander of Dunkirk, and taken to Pignerol, where he arrived in late August. Evidence has been produced to suggest that the arrest was actually made in Calais and that not even the local governor was informed of the event – Vauroy's absence being explained away by his hunting for Spanish soldiers who had strayed into France via the Spanish Netherlands.
The first rumours of the prisoner's identity (as a Marshal of France) began to circulate at this point. According to many versions of this legend, the prisoner wore the mask at all times.
- The masked man serves as a valet
- Other prisons
Interest
The fate of the mysterious prisoner – and the extent of apparent precautions his jailers took – created significant interest and many legends. Many theories are in existence and several books have been written about the case. Some were presented after the existence of the letters was widely known. Later commentators have still presented their own theories, possibly based on embellished versions of the original tale.
Theories about his identity made at the time included that he was a Marshal of France; or the English Henry Cromwell, son of Oliver Cromwell; or François, Duke of Beaufort. Later, many people such as Voltaire and Alexandre Dumas put forward other theories about the man in the mask.
It has even been suggested that he was one of the other famous contemporary prisoners being held at Pignerol at the same time as Dauger.
Candidates
- King's relative
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Voltaire claimed that the prisoner was a son of Anne of Austria and Cardinal Mazarin, and therefore an illegitimate half-brother of King Louis XIV. However, the sincerity of this claim is uncertain. Alexandre Dumas used this theory in his book The Vicomte de Bragelonne, but made the prisoner an identical twin of Louis XIV. This book has served as the basis – even if loosely adapted – for many film versions of the story.
Hugh Ross Williamson argues that the man in the iron mask was actually the father of Louis XIV. According to this theory, the "miraculous" birth of Louis XIV in 1638 would have come after Louis ⅩⅢ had been estranged from his wife for 14 years. Furthermore, the king was old, weak, ill, and not expected to live much longer, and may have been impotent, which implies that Louis ⅩⅢ was not the father.
The suggestion is that the King's minister, Cardinal Richelieu, had arranged for a substitute, probably an illegitimate son or grandson of Henry IV, to become intimate with the queen and father an heir. At the time, the heir presumptive was Louis XIII's brother Gaston d'Orléans, who was also Richelieu's enemy. If Gaston became King, Richelieu would quite likely have lost both his job as minister and his life, so it was in his interests to thwart Gaston's ambitions. Louis ⅩⅢ also hated Gaston and might thus have agreed to the scheme, and the queen would have had the same interest, as Gaston would have removed her from any influence.
Supposedly the father then left for the Americas but in the 1660s returned to France with the aim of extorting money for keeping his secret and was promptly imprisoned. This theory would explain both the secrecy surrounding the prisoner, whose true identity would have destroyed the legitimacy of Louis XIV had it been revealed, and also - because of the King's respect for his own father - his comfortable imprisonment and why he was not simply killed.
This theory was first postulated by British politician Hugh Cecil, 1st Baron Quickswood. He said this idea has no historical basis and is hypothetical. Williamson held that to say it is a guess with no solid historical basis is merely to say that it is like every other theory on the matter although it makes more sense than any of the other theories; there is no known evidence that is incompatible with it, even the age of the prisoner, which Cecil had considered a weak point; and it explains every aspect of the mystery.
- French general
- The valet
- Son of Charles II
- Government minister
- Italian diplomat
Eustache Dauger, name of the prisoner
In his letter to Saint-Mars announcing the imminent arrival of the prisoner who would become the "man in the iron mask," Louvois gave his name as "Eustache Dauger" and historians have found evidence that a Eustache Dauger was living at the time and was involved in shady and embarrassing events involving people in high places known as l'Affaire des Poisons. His full name was Eustache Dauger de Cavoye.
Records indicate that he was born on 30 August 1637, the son of François Dauger, a captain in Cardinal Richelieu's guards. François was married to Marie de Sérignan and they had 11 children, nine of whom survived into adulthood. When François and his two eldest sons were killed in battle, Eustache became the nominal head of the family. Like them he joined the army where he came under the command of Armand de Gramont, comte de Guiche, a brave soldier, notorious playboy and bisexual.
- Disgrace
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In April 1659, Eustache and Guiche were invited to an Easter weekend party at the castle of Roissy-en-Brie. By all accounts it was a "debauched" affair of merry-making, with the men involved in all sorts of "sordid" activities, including attacking a man who claimed to be Cardinal Mazarin's attorney. It was also claimed, among other things, that a black mass was enacted, and that a pig was baptized as "carp" in order to allow them to eat pork on Good Friday. Other activities, such as heterosexual and homosexual sex, may also have taken place.
When news of these events became public an enquiry was held and the various perpetrators jailed or exiled. There is no record as to what happened to Dauger, but in 1665, near the Château de Saint-Germain-en-Laye, he allegedly killed a young page boy in a drunken brawl involving the Duc de Foix. The two men claimed that they had been provoked by the boy who was drunk, but the fact that the killing took place near a castle where the King was staying meant that this was not a good enough explanation and, as a result, Dauger was forced to resign his commission.
Dauger's mother died shortly afterwards. In her will, written a year previously, she passed over her eldest surviving sons, Eustache and Armand, leaving the bulk of the estate to their younger brother Louis. Eustache was restricted in the amount of money to which he had access, having built up considerable debts, and left with barely enough for "food and upkeep." As titular head of the family, he had come into some small estates, but gave these up to Louis, who provided him with an additional annual payment.
- Affair of the Poisons
- Dauger in prison